- Article
- Source : Campus Sanofi
- 28 nov. 2022
Comorbidités dans la dermatite atopique : au-delà de l’atopie

De nombreuses comorbidités…
Les patients atteints d’une forme modérée à sévère de DA présentent des manifestations cutanées plus intenses de la maladie, et auraient un risque plus élevé de développer des comorbidités(1). Celles-ci se traduisent de différentes manières, à commencer par d’autres atteintes d’origine atopique fréquemment observées, telles que l’asthme (dans 52 % des cas), la rhinite allergique (36 %), la conjonctivite (11 %) ou les allergies alimentaires (13 %) (5). La prévalence de ces comorbidités diminue avec l’âge, ce qui suggère une attention toute particulière à apporter aux patients les plus jeunes chez qui les comorbidités atopiques sont les plus souvent observées (6,7).
Les patients souffrant de DA sont davantage exposés au risque d’infections, tant au niveau cutané, où le dysfonctionnement de la barrière de la peau et le dérèglement immunitaire multiplient le risque de surinfection bactérienne, virale ou fongique – risque multiplié par deux pour le virus de l’herpès, multiplié par trois pour le Molluscum contagiosum ou l’infection à dermatophytes – qu’au niveau non cutané (3,8,9). Effectivement parmi les infections fréquemment observées, le nombre d’otites moyennes aigües, de pneumonies (+ 27 %) et d’infections pharyngées à streptocoques (+ 27 %) augmente significativement chez ces patients (8,9). C’est également le cas d’infections plus sévères comme les encéphalites, les endocardites, les arthropathies infectieuses, les entérocolites et les septicémies(8). Une fois de plus, une corrélation entre le nombre d’événements infectieux observés et l’âge des patients est mise en évidence, la population infantile étant la plus exposée(6).
Un impact sur la qualité de vie des patients
Les manifestations de la DA sur la peau, telles que les démangeaisons, la xérose et les lésions eczémateuses deviennent un véritable fardeau pour de nombreux patients qui témoignent des difficultés chroniques qu’ils éprouvent quotidiennement dans la réalisation de leurs activités socio-professionnelles, comme Marine, 24 ans (1).
Ces effets détériorent non seulement la qualité de vie des malades mais également leur santé mentale. De manière générale, les patients atteints de DA sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété (26,2 %) et le risque de développer un épisode dépressif caractérisé (16 %) est comparable au risque que l’on rencontre chez les personnes atteintes d’un cancer (10-12). Par ailleurs, le stress, à travers une altération de l’innervation de la peau, peut également entraîner une exacerbation des symptômes de la DA (6). Les patients adultes seront particulièrement sujets à ces comorbidités psychiatriques. Elles impactent leur productivité et leur capacité de prise de décisions au sein de leur environnement professionnel, nécessitant parfois des arrêts de travail, et affectent aussi leur vie privée, notamment leur sexualité (1,13). La dermatite atopique de l’adulte est également associée à des idées suicidaires, notamment à cause du cercle vicieux provoqué par la maladie (14).
Chez les plus jeunes, la privation de sommeil, due au prurit, constitue un risque accru de déficit de l’attention avec hyperactivité et troubles neurocognitifs (12).
Enfin, la DA pourrait également être associée à un risque de maladie cardiovasculaire et métabolique accru, auxquelles les comorbidités psychiatriques évoquées précédemment contribuent largement(8).
Ainsi, au regard du fardeau que représente l’ensemble des comorbidités de la DA, il semble nécessaire qu’une approche multidisciplinaire (Article : Une collaboration pluridisciplinaire au service des patients) soit davantage envisagée et approfondie, afin que les décisions thérapeutiques adéquates puissent être mises en place le plus précocement possible.
Points clés :
- La DA est la pathologie cutanée présentant le fardeau global le plus lourd et invalidant pour les
patients(2-4). - Au-delà de l’atteinte cutanée, les patients DA sont susceptibles de développer d’autres manifestations atopiques ou s’exposent à un risque infectieux et cardiovasculaire accru(5,8).
- Les démangeaisons quotidiennes, les troubles du sommeil et de l’humeur ont de fortes répercussions sur la qualité de vie des patients (3,8,10).
Références
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