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- Source : Campus Sanofi
- 10 oct. 2022
Adhésion du patient hémodialysé face à sa prise en charge
La logistique entourant la prise de médicaments telle que la gestion de la polymédication est l’un des facteurs entravant l’adhésion. De plus, les patients priorisent certains médicaments par apport à d’autres notamment à cause du manque d’efficacité perçu et manque de compréhension des indications et des effets des médicaments. Enfin, la qualité de la relation patient/ médecin est primordiale dans l’adhésion thérapeutique incluant l’information des patients et leur implication dans les décisions de choix de traitement.1,2
Découvrez dans cet article quels sont les facteurs de non-adhésion, quelles solutions mettre en oeuvre et comment poser les bonnes questions pour libérer la parole.
Sommaire
I. Adhésion thérapeutique et IRC : un élément primordial dans la progression de la maladie
II. Quels sont les facteurs de non-adhésion chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique ?
III. Quelles solutions déployer pour améliorer l’adhésion thérapeutique ?
IV. Saviez-vous qu’il existait des facteurs de risque de non-adhésion modifiables ?
V. Exemples de stratégies pour améliorer l’adhésion du patient IRC
Adhésion thérapeutique et IRC : un élément primordial dans la progression de la maladie
L’exemple de la prise en charge des troubles minéraux et osseux (TMO)
La prise en charge doit prendre en compte l’ensemble des paramètres biologiques suivants3 :
PTH + Phosphatémie + Calcémie
Ces concentrations sont dépendantes de l’adhésion thérapeutique du patient3 :
Quels sont les facteurs de non-adhésion chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique ?
Le régime alimentaire5
Pour certains patients, le régime alimentaire est considéré comme le « point noir » de la prise en charge. Vécu comme une sanction, il met en évidence leur maladie et contribue à l’appauvrissement de leur vie sociale5
La polymédication
La polymédication chez le patient hémodialysé (entre 5 – 14 traitements/jour) peut s’avérer également difficile à suivre ou à mettre en œuvre6. La non-adhésion thérapeutique peut concerner jusqu’à 80% des patients en hémodialyse.7
De nombreux autres facteurs de non-adhésion
Il existe de nombreux facteurs de non-adhésion8. Découvrez ci-dessous quelle signification peut se cacher derrière les réactions de patients.
Une des solutions : l’implication des patients dans leur prise en charge5
Pour certains patients, le régime alimentaire est considéré comme le « point noir » de la prise en charge. Vécu comme une sanction, il met en évidence leur maladie et contribue à l’appauvrissement de leur vie sociale5
QUELS OBJECTIFS ?
▶ Devenir plus acteurs que spectateurs ;
▶ Comprendre pour être rassurés ;
▶ Mieux se prendre en charge de façon autonome
QUOI ?
Des programmes d’éducation thérapeutique structurés, participatifs, adaptés à chacun.
QUEL FORMAT ?
▶ Mixer les séances collectives individuelles ;
▶ Communiquer le plus positivement possible, sans « jargon » ni vision négative, voire « sanctionnante ».
OÙ ?
▶ En dehors de l’hôpital ;
▶ Ou à l’hôpital, mais en dehors du service où ont lieu les soins.
Quelles solutions déployer pour améliorer l’adhésion thérapeutique ?
Pour les patients non-adhérents, le risque d’échec de greffe est 7 fois plus important que pour des patients adhérents9.
▶ Après greffe, les patients doivent assumer un régime thérapeutique nouveau et complexe, qui vient s’ajouter aux traitements existants.
▶ Leur donner un rôle actif et renforcer leur autonomie pourrait améliorer l’adhésion et les résultats de la greffe
▶ Idéalement, le pharmacien hospitalier, devrait être associé à cette démarche...
- La proportion de patients ayant une observance ≥ 80 % à 1 an est significativement plus importante lorsqu’un pharmacien hospitalier est impliqué dans l’équipe
▶ ... tout comme le pharmacien d'officine, de par son rôle clé dans le suivi médicamenteux
- Renforcement des messages délivrés dans le centre de transplantation ;
- Sécurisation face à l’automédication et aux interactions médicamenteuses.
Comment ?
En encourageant les patients à s’exprimer sur les problèmes rencontrés avec leur traitement (y compris la non-adhésion), sans les juger.
En envisageant toutes stratégies permettant de limiter les oublis :
▶ Instructions écrites, calendrier, piluliers à compartiments, alarmes électroniques, etc. ;
▶ Prise des médicaments à l’occasion d’activités journalières rituelles (brossage des dents, pose ou dépose des lentilles de contact, petitdéjeuner / déjeuner / dîner) ;
▶ Demande de rapporter tous les médicaments lors des consultations.
Saviez-vous qu’il existait des facteurs de risque de non-adhésion modifiables ?10
Données de la littérature10
6 facteurs
- Arrêt du traitement lorsque le patient n’en a plus à sa disposition ;
- Relations patient-famille ;
- Relations patient-équipe de dialyse ;
- Arrêt du traitement lorsque le patient se sent mieux ;
- Arrêt du traitement lorsque le patient se sent moins bien ;
- Compréhension / Respect du moment de prise du traitement L’oubli de prise avec une collation concernait ~ 30% des patients (n = 145/502).
Focaliser les stratégies d’intervention sur des facteurs potentiellement modifiables9
▶ De manière individualisée ;
▶ De façon multidisciplinaire ;
▶ Pour aider le patient à atteindre un haut niveau d’adhésion à son traitement.
Exemples de stratégies pour améliorer l’adhésion du patient IRC
Simplifier les régimes thérapeutiques11 | Améliorer la perception du patient sur son traitement 1211 |
---|---|
▶ Limiter le nombre de prises / jour11 ▶ Recourir à des formes qui s’administrent moins fréquemment11 | En améliorant la communication médecin – patient, pour recherches les possibles inadéquations entre le quotidien du patient et son traitement12 |
Plus le patient perçoit son traitement comme gênant, plus la probabilité d’adhésion diminue12
Niveau de perception de la gêne ressentie par le patient, en fonction du nombre de comprimés prescrits, de leur taille, de la survenue d’effets indésirables, de la fréquence d’administration quotidienne du traitement, de la nécessité de devoir prendre son traitement dans l’environnement socio-professionnel du patient, de devoir boire pour prendre son traitement (échelle de 1 à 5 ; 1 : aucun gêne ; 5 : extrêmement gêné).
Comment libérer la parole du patient ?
Le questionnement du patient doit permettre, dans un premier temps, d’évaluer son degré de nonadhésion.
Il existe différentes formulations pour évaluer l’adhésion à un traitement :
Comment prenez-vous vos traitements ?
▶ Combien de traitements prenez-vous par jour ? Est-ce que ce sont les mêmes tous les jours ?
▶ Les prises sont-elles régulières ou adaptées à votre rythme de vie ?
▶ Compensez-vous ces oublis par une nouvelle prise, ou bien poursuivez-vous vos traitements
normalement ?
En cas d’oubli…
▶ Est-ce fréquent, tous les jours, ou de temps en temps seulement ?
▶ Compensez-vous ces oublis par une nouvelle prise, ou bien poursuivez-vous vos traitements
normalement ?
Sur une période d’un mois…
▶ Combien de jours en moyenne prenez-vous vos traitements comme prescrit ?
▶ À votre avis, quel pourcentage de vos traitements prenez-vous ?
Le questionnement du patient doit favoriser sa participation active15
Questions ouvertes pour susciter la réflexion, le point de vue du patient, lui permettre d’exprimer ses incompréhensions et difficultés de prise médicamenteuse / suivi des consignes hygiéno-diététiques dans sa vie quotidienne…13,15,16
Méconnaissance de l’utilité des traitements, de leur mode d’action, de leurs indications, des effets attendus / effets indésirables et signes d’alerte…15
Incompréhension des ordonnances, des plans de prise, mauvaise gestion des stocks15
Difficultés à nommer les médicaments, à les différencier, à s’arranger et s’organiser pour continuer les traitements dans des situations particulières de type voyage, week-end, sorties, dîner15 , mais également ses préférences16 : goût / forme / taille / modalités de prise16
Être vigilant sur la façon de s’exprimer
▶ Argumenter pour convaincre le patient des bénéfices de son adhésion au traitement 16;
▶ Eviter le jugement et un ton moralisateur ;
▶ Favoriser des phrases qui commencent par « JE » pour exprimer votre propre opinion et votre préoccupation plutôt qu’utiliser le « VOUS » qui est plus culpabilisateur, par exemple : 13
Au lieu de :
MEDECIN : Vous ne suivez pas bien votre traitement. Savez-vous que cela peut provoquer de graves complications ?
Préférer :
MEDECIN : Je suis préoccupé car si vous ne suivez pas mieux votre traitement, vous pourriez développer de graves complications.
Références
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