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L’exploration de l’allergie chez des patients ayant un asthme quelle que soit la sévérité est donc un élément crucial de la prise en charge.
Une anamnèse complète et la réalisation de prick tests aux principaux pneumallergènes sont systématiques chez tous les patients asthmatiques.

Les IgE spécifiques sont à réserver dans les contextes de doute diagnostic ou d’impossibilité de réalisation des prick tests.
La réalisation d’IgE totales est réservée aux suspicions d’aspergillose broncho-pulmonaire allergique et avant la mise sous anti-IgE.
La certitude d’un lien entre l’allergie et les symptômes d’asthme est complexe en pratique clinique.

Les comorbidités allergiques telles que la rhinite allergique (RA), la dermatite atopique (DA) ou l’allergie alimentaire (AA) sont fréquentes chez les patients asthmatiques sévères notamment les plus jeunes.

La prise en charge de la RA comporte : antihistaminiques locaux ou généraux, lavages nasaux, corticoïdes locaux.
La corticothérapie générale n’est pas recommandée au long court.

La prise en charge de la DA comporte : dermocorticoïdes de classe adaptée selon la région du corps, l’hydratation cutanée doit être quotidienne.

La prise en charge de l’AA comporte : éviction des allergènes alimentaires, trousse d’urgence avec adrénaline injectable, le développement de l’immunothérapie par voie orale sera intéressante à l’avenir.

Une prise en charge globale intégrant le traitement de ces comorbidités allergiques est primordiale pour améliorer la qualité de vie des patients.

L’ABPA ne fait pas partie du spectre de l’atopie. Il s’agit néanmoins d’une réaction d’hypersensibilité immédiate, de type I, aux spores du champignon Aspergillus fumigatus (Af). De nouveaux critères diagnostiques sont disponibles, publiés en 2020 dans The Journal of allergy and clinical immunology, d’après Asano et al. La prise en charge repose sur un contrôle de l’environnement, la corticothérapie générale et les antifongiques locaux.

Les avancées majeures dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques de l’asthme ont permis d’étoffer l’arsenal thérapeutique.
L'arrivée sur le marché des biothérapies ne doit pas faire oublier que les mesures non pharmacologiques, et notamment l'éviction des allergènes, permettant d'agir sur l'environnement, sont primordiales. Le rôle du conseiller médical en environnement intérieur (CMEI) est lui aussi crucial.

Rédigé par :

Dr Russier Maud
Praticien hospitalier
Service de Pneumo-Allergologie
Centre Hospitalier Régional d'Orléans

Références

Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2020), 12, 2S423-2S433

7000034592 – 11/2022