- Article
- Source : Campus Sanofi
- 8 mars 2023
Cardiomyopathie hypertrophique inexpliquée : Pensez à la maladie de Fabry
.jpg)
Une maladie rare d’origine génétique…
La maladie de Fabry (MF) est une maladie génétique liée au chromosome X due à un déficit enzymatique en α-galactosidase A. Elle consiste en une accumulation de dépôts de glycosphingolipides (Gb3) dans les lysosomes entraînant des atteintes tissulaires et organiques, notamment cardiaques. Ces dernières sont la 1ère cause de décès chez les patients (homme et femme) atteints de cette maladie.1,2
Pour laquelle des traitements sont disponibles...
.png)
Un dépistage précoce peut conduire à l’instauration d’un traitement spécifique à même de prévenir la survenue de lésions irréversibles.2
Et où les cardiologues sont en 1ère ligne de diagnostic
.png)
La maladie de Fabry est responsable de 1 % des CMH* en milieu cardiologique.1
Près de 1 % des patients présentant une HVG ou une CMH ont été diagnostiqués Fabry dans l’étude FOCUS (n = 392 patients Français) (4 hommes = 1 % correspondant à 1,8 % des hommes âgés ≥ 40 ans ; 0 femmes).1,3
*CMH : cardiomyopathie hypertrophique
HVG : Hypertrophie Ventriculaire Gauche
Des signes qui doivent alerter...
Les atteintes cardiaques sont fréquentes dans la maladie de Fabry. L’hypertrophie du ventricule gauche est le signe cardiaque le plus fréquent, rapporté chez 50 % des hommes (et jusqu’à 88 % généralement après la 3e décennie).1
.png)
SIGNES D'ALERTE :
Anomalies extra-cardiaques : insuffisance rénale, AVC / AIT, angiokératomes, cornée verticillée…
ECG / Holter 48 heures : intervalle PR raccourci, bloc AV, VFC diminuée, pacemaker, arythmies.
Échocardiographie : HVG concentrique (13-22 mm), CMH non-obstructive, strain longitudinal inféro-latéral anormal, hypertrophie du ventricule droit, amincissement de la paroi basale inféro-latérale du ventricule gauche.
IRM cardiaque : présence de rehaussement tardif après injection de gadolinium dans la paroi postéro-latérale du ventricule gauche, abaissement du signal T1 mapping, augmentation du signal T2 mapping.
Pour mieux identifier les signes de la maladie de Fabry à l’échographie et à l’IRM cardiaques, consultez cette fiche mémo dédiée à l’imagerie cardiaque.
Biologie : DFG diminué, protéinurie, troponine hautement sensible.
Antécédents familiaux (absence de transmission père-fils, AVC cryptogénique, insuffisance rénale sévère).
Adaptation de la figure 2. Hagège A, et al. Archives of Cardiovascular Disease. 2019;112:278-87
… Et induire le réflexe diagnostique pour exclure ou confirmer la maladie de Fabry
L’ESC (European Society of Cardiology) recommande la recherche systématique de la maladie de Fabry en cas de CMH chez les hommes de plus de 30 ans et chez les femmes avec suspicion clinique.4
*AVC : Accident Vasculaire Cérébral
*AIT : Accident Ischémique Transitoire
*AV : Auriculo-Ventriculaire (bloc AV = bloc auriculo-ventriculaire)
*VFC : Variabilité de la Fréquence Cardiaque
*DFG : Débit de Filtration Glomérulaire
Comment faire en pratique ?
En pratique un diagnostic simple :

Hommes
Chez l’homme, le diagnostic repose sur la mesure de l’activité enzymatique de l’α-galactosidase A dans les leucocytes (ou le papier buvard).
Le séquençage du gène GLA est indispensable à la confirmation biologique du diagnostic et peut aider à la caractérisation de la maladie.

Femmes
Chez la femme, le diagnostic repose sur le séquençage du gène GLA (activité de l’α-galactosidase A pouvant être normale). Un dosage initial du lyso-Gb3 plasmatique est recommandé pour une meilleure caractérisation de la maladie, une aide à l’interprétation de la pathogénicité du variant et le suivi thérapeutique2.
Seul le génotypage du gène GLA permet de confirmer la présence d’un variant pathogène de la maladie de Fabry2.
Pour cela, il est important de recourir à un avis spécialisé en génétique pour interpréter la pathogénicité du variant2.
Références
1. Hagège A, et al. Archives of Cardiovascular Disease. 2019;112:278-87.
2. PNDS Maladie de Fabry. Novembre 2021.
3. Hagège A, et al. Heart. 2011;97:131-6.
4. Elliott PM, et al. Eur Heart J. 2014;35(39):2733-79.
5. Smid BE, et al. J Med Genet. 2015;52(4):262-8
250505093741UX - 06/2025