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Le prurigo nodulaire est une affection de la peau à part entière et son diagnostic est posé par un examen clinique.
  • Quels sont les symptômes du prurigo nodulaire ?
  • Quelles sont les comorbidités associées au prurigo nodulaire ?
  • Quelles questions poser à votre patient ?

Quels sont les symptômes du prurigo nodulaire ?

Le prurigo nodulaire est visible sur le corps du patient et son diagnostic est clinique. La présence de ces 3 signes permet de le poser.1

Des lésions cutanées papulonodulaires caractéristiques qui peuvent varier en couleur, en taille et en nombre

Aspect

Localisation

Taille

Evolution

Nombre

Disease State Visual with Nodules

1/6
Aspect

Localisation

Taille

Evolution

Nombre

Disease State Visual with Nodules

1/2

Un prurit chronique

Durée

Localisation

Intensité

Symptômes associés

Evolution

1/5
Durée

Localisation

Intensité

Symptômes associés

Evolution

1/2

Des signes de grattage répété comme des excoriations ou des cicatrices

hands-nodules
legs-nodules
71% des patients environ affirment qu'ils ont souvent ou toujours des démangeaisons.
J’étais obligée de m’isoler, de m’enfermer parce que au niveau des gens, ils me posaient toujours des questions. Il fallait tout le temps dire : « c’est un prurigo (…) », c’était pas évident.

Marie

Patiente atteinte de prurigo nodulaire

Le prurigo nodulaire entraîne des modifications cutanées, histologiques et immunologiques2, 9-11 :  

  • Hyperkératose 
  • Infiltration de cellules immunitaires inflammatoires dans le derme 
  • Fibrose du derme avec des fibres de collagène arrangées verticalement 
  • Augmentation de la densité des fibres nerveuses dans le derme 

Le saviez-vous ? 
Observez la zone située entre les omoplates de votre patient : la peau y est parfois épargnée par les lésions cutanées et dessine un papillon. Ce signe est typique et s’explique par le fait que l’endroit est difficile à atteindre pour se gratter soi-même.2

Quelles sont les comorbitités associées au prurigo nodulaire ?

Le prurit du prurigo nodulaire peut être d’origine dermatologique, systémique, neurologique, psychiatrique, multifactorielle ou idiopathique.1

Les symptômes du prurigo nodulaire peuvent se développer indépendamment de la cause sous-jacente du prurit.12

Bien que le prurigo nodulaire puisse survenir sans maladies concomitantes, certaines maladies ont été plus fréquemment rapportées comme étant associées au prurigo nodulaire. Ces maladies sont les suivantes8, 13-16 :

Certains médicaments peuvent aussi être à l’origine d’un prurit, il peut également être utile de vérifier leur impact sur le prurit.

Facteurs étiologiques ou simples comorbidités associées, il peut être utile d’identifier ces comorbidités et d’en comprendre l’éventuel impact sur le prurit pour une prise en charge adaptée du patient.1, 17

Lorsqu’une étiologie est identifiée, le traitement étiologique est souvent insuffisant puisque le prurigo nodulaire évolue par lui-même.12, 18 En effet, le prurigo nodulaire est auto-entretenu par une sensibilisation au prurit et le comportement de grattage. Le traitement consiste alors au traitement parallèle des deux pathologies.

2 à 3 : c'est le nombre de comorbidités associées au prurigo nodulaire dans la plupart des cas.

Pour identifier et diagnostiquer les affections qui peuvent éventuellement être à l'origine du prurigo nodulaire, l'examen clinique doit comprendre un examen complet des systèmes d'organes.17

Plusieurs examens pourront donc être réalisés : 

  • Des analyses biologiques : numération de la formule sanguine (NFS), tests de la fonction hépatique/rénale, tests de la fonction thyroïdienne, dépistage du diabète et des étiologies infectieuses sous-jacentes, y compris le VIH et le VHB/VHC
  • De l’imagerie médicale 
  • Une biopsie cutanée dans certains cas

Quelles questions poser à votre patient ?

Pour vous aider à mieux comprendre ce dont souffre votre patient et afin d’évaluer la sévérité de la pathologie ainsi que l’impact sur sa qualité de vie, vous pouvez lui poser les questions suivantes1 :

  • Quels sont vos symptômes ? 
  • En moyenne, sur une échelle de 0 à 10, quelle est l'intensité de vos démangeaisons pendant les 24 dernières heures ?
  • Quand sont apparues vos démangeaisons et sur quelles zones sont-elles présentes ?
  • Quand vous grattez-vous le plus ? 
  • Comment sont soulagées vos démangeaisons ? Qu’est-ce qui les aggrave ?
  • À quoi ressemblaient les lésions cutanées au début ? 
  • À combien estimez-vous le nombre de nodules sur votre corps ? Le nombre de lésions évolue-t-il rapidement ? 
  • Présentez-vous une autre maladie de peau ou d'autres maladies systémiques récemment diagnostiquées ?
  • Avez-vous récemment effectué un bilan sanguin complet ? 
  • Prenez-vous des médicaments ? Si oui lesquels ? Depuis combien de temps ?
  • Avez-vous des allergies ou des intolérances connues ?
  • Quels sont les impacts des démangeaisons sur votre vie quotidienne ? Votre sommeil en est-il perturbé (DLQI) ?

Une calculatrice permettant d'évaluer les scores suivants est à votre disposition :

* IGA PN-S est aussi utilisé dans le prurigo nodulaire avec des scores allant de 0 à 4 (0, 'net' (pas de nodule); 1, "presque blanchi" (≤5 nodules); 2, "léger" (6–19 nodules); 3, ‘modéré’ (20–99 nodules); 4, ‘sévère’ (≥100 nodules))

Mieux connaître la maladie

Le prurigo nodulaire peut affecter tout un chacun. Néanmoins, certaines personnes semblent présenter de plus grands facteurs de risque que d’autres.

Références
  1. Ständer S, et al. IFSI-guideline on chronic prurigo including prurigo nodularis. Itch. 2020;5:e42.
  2. Zeidler C, et al. Chronic Prurigo of Nodular Type: a review. Acta Derm Venereol. 2018;98(2):173-179.
  3. American Academy of Dermatology Association. Prurigo nodularis: Signs and symptoms. Disponible sur : https://www.aad.org/public/diseases/a-z/prurigo-nodularis-symptoms Consulté le : 14 février 2024.
  4. Pereira MP, et al. Prurigo nodularis: a physician survey to evaluate current perceptions of its classification, clinical experience and unmet need. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2018;32:1059–65
  5. Kwon CD, et al. Diagnostic Workup and Evaluation of Patients with Prurigo Nodularis. Medicines (Basel). 2019;6(4):97.
  6. Misery L. Éléments d’histoire du prurigo. Annales de dermatologie et de vénéréologie – FMC 3. 2023;290-294.
  7. Aggarwal P, et al. Clinical Characteristics and Burden of Disease in Prurigo Nodularis. Clin Exp Dermatol. 2021;46(7):1277-1284.
  8. Pereira MP, et al. Chronic nodular prurigo : clinical profile and burden. A European cross-sectional study. JEADV. 2020;34(10):2373-2383.
  9. Weigelt N, Metze D, Ständer S. Prurigo nodularis: systematic analysis of 58 histological criteria in 136 patients. J Cutan Pathol. 2010;37(5):578-86.
  10. Kowalski EH, et al. Treatment-resistant prurigo nodularis: challenges and solutions. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2019;28(12):163-172.
  11. Zeidler C, Ständer S. The pathogenesis of Prurigo nodularis--'Super-Itch' in exploration. Eur J Pain. 2016;20:37-40.
  12. Pereira MP, Ständer S. How to define chronic prurigo? Exp Dermatol. 2019;28(12):1455-1460.
  13. Huang A, et al. Real-world prevalence of prurigo nodularis and burden of associated diseases. Journal of Investigative Dermatology. 2020;140(2):480-483.
  14. Hugues J-D M, et al. Association between prurigo nodularis and etiologies of peripheral neuropathy: suggesting a role for neural dysregulation in pathogenesis. Medicines (Basel). 2020;7(1):4.
  15. Boozalis E, et al. Ethnic differences and comorbidities of 909 prurigo nodularis patients. J Am Acad Dermatol. 2018;79(4):714-719.e3.
  16. Woo YR, et al. Epidemiology, Comorbidities, and Prescription Patterns of Korean Prurigo Nodularis Patients: A Multi-Institution Study. J Clin Med. 2021;11(1):95.
  17. Ständer HF, et al. Diagnostic and Treatment Algorithm for Chronic Nodular Prurigo. J Am Acad Dermatol. 2020;82(2):460-468.
  18. Misery L. Prurigo nodulaire. La revue du praticien. 2020;70(2) :187-9.
  19. Iking A, et al. Prurigo as a symptom of atopic and non-atopic diseases: aetiological survey in a consecutive cohort of 108 patients. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2013;27(5):550-7.

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