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- Source : Campus Sanofi
- 23 janv. 2024
Les droits face aux cancers – mon rôle
Mon rôle pour favoriser des projets de vie
En tant que professionnel de santé, vous jouez un rôle déterminant dans l’orientation vers les ressources appropriées. Agir assez tôt dans le parcours de soins, permet de limiter les éventuelles complications que pourraient rencontrer les patients et leurs proches aidants et ainsi d’être plus en présence pour les traitements.
Les domaines concernés sont variés. D’une part, cela impacte le travail dans le fait de continuer à travailler qui peut avoir une incidence capitale dans le rétablissement, de se réorienter professionnellement si le besoin s’en fait ressentir, ou de faire face à un licenciement en raison de capacités physiques ou psychiques amoindries (fatigue, baisse de la mémoire, de la concentration…). D’autre part, cela concerne les aidants qui gèrent quotidiennement leur proche, souvent en parallèle de leur vie personnelle et professionnelle, tout en gérant les relations avec les différents intervenants professionnels. Par ailleurs, le recours aux assurances tient une place importante pour se protéger des aléas financiers de la vie quotidienne notamment quand il est envisagé d’avoir recours à un emprunt. Enfin, et non des moindres, cela concerne le domaine du handicap lorsqu’il y a une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques : là aussi, de nombreuses aides, parfois cumulables, sont activables.
Le podcast « Les droits face au cancer » pour vous accompagner
Dans ce podcast, retrouvez le témoignage de Dominique Thirry, juriste en santé au sein de l’association Juris Santé, entourée de Thierry Calvat, sociologue et président de Juris Santé, Clair Caillon Courier en assurance et Jean Baptiste Fassier, médecin du travail. Ensemble, ils vous donnent des clés, des conseils pratiques pour accompagner vos patients et leurs proches vers une prise en charge globale contribuant à améliorer leur qualité de vie au quotidien.
Ecoutez le podcast (durée 8 min) :
7000044190 - 10/23
Quelles sont les aides administratives et juridiques existantes face au cancer ?
Droits du travail, recours aux assurances, rôle et droits des aidants sont des préoccupations majeures que les patients et aidants peuvent rencontrer de l’annonce du diagnostic jusqu’à l’après cancer. Avoir connaissance des nombreuses aides existantes assez tôt dans le parcours de soin, permet aux patients et à leurs aidants d’envisager des projets de vie, personnels et professionnels favorisant la prise en charge thérapeutique. En tant que professionnel de santé, vous jouez un rôle déterminant qui contribue à l’orientation vers ces aides, afin de permettre aux patients et leurs aidants d’anticiper les difficultés qu’ils pourraient rencontrer.
Avec la contribution de Juris Santé, le site www.avivreouvert (épeler le nom du site : 3W…) guide pas à pas les patients et leurs aidants, autour des thématiques du travail, du handicap, des assurances et des aidants, quelle que soit leur situation professionnelle.
Dans ce podcast, retrouvez le témoignage de Dominique Thirry, juriste en santé au sein de l’association Juris Santé, entourée d’experts de renom. Ensemble, ils vous donnent des clés pour accompagner vos patients et leurs proches vers une prise en charge globale contribuant à améliorer leur qualité de vie au quotidien.
Et maintenant place à nos experts ; Dominique Thirry : A quel moment du parcours de soins, est-il important pour les patients et leurs proches de se renseigner sur les aides administratives et juridiques et quel est votre conseil ?
Les patients et les aidants font appel à Juris Santé à tout moment de leurs parcours. Certains vont nous interroger dès le diagnostic, d’autres vont attendre d’être confrontés à une difficulté. D’autres vont avoir à un moment donné le conseil par un professionnel de santé de nous contacter parce que le professionnel de santé a repéré qu’il pourrait y avoir une difficulté. Bref, c’est vraiment à tout moment du parcours.
Donc le conseil, c’est vraiment de nous appeler le plus en amont possible parce que là on pourra effectivement les accompagner sur une information vraiment complète au niveau des droits en fonction de leur situation particulière mais aussi les accompagner sur les stratégies éventuelles à mettre en place pour être le plus serein possible dans le cadre de la prise en charge de leur cancer.
Dominique, quelles sont les préoccupations majeures des patients et de leurs aidants ?
La majorité des patients et des aidants qui nous appellent souvent c’est par rapport à la question du travail, puisque pour beaucoup le fait d’être en arrêt de travail, ça va signifier une diminution de leur capacité financière, en fait, tout simplement. Donc déjà, il y a toute cette préoccupation, alors ça peut être des questions en lien avec les indemnités journalières en lien avec le maintien de salaire en lien avec la prévoyance. Il peut y avoir vraiment une diversité de questions par rapport à tout ça.
Dr Jean-Baptiste Fassier, en tant que médecin du travail, qu’en pensez-vous ?
À un moment donné, le médecin du travail va être incontournable et notamment au moment de la visite de pré-reprise, avant la reprise, parce-que c’est avec lui que la patiente ou le patient, va pouvoir discuter de la stratégie de maintien en emploi. Est-ce qu’on part sur un aménagement du poste antérieur ou sur des mesures plus conséquentes comme une formation ou un reclassement professionnel ?
Merci Dr Fassier. Dominique, quels sont les autres sujets de préoccupations des patients ?
La deuxième question qui vient tout de suite après c’est quand ils arrivent en fin de droit aux indemnités journalières, ils sont très soucieux de ce passage éventuel vers l’invalidité et ils ont vraiment besoin d’être rassurés par rapport aux nouveaux droits qui s’ouvrent à eux parce que souvent, ils ont l’impression d’une punition alors que l’objectif, c’est de les sécuriser plutôt.
Et enfin, on a aussi tous les patients qui effectivement sont confrontés à des licenciements, voire à des licenciements pour inaptitude ou parce qu’ils ont atteints l’âge de la retraite légale où effectivement la sécurité sociale leur demande de liquider leur pension retraite pour inaptitude. Donc on a vraiment une diversité des questions déjà en lien avec le travail.
Ensuite viennent beaucoup de questions en lien avec les assurances, que ce soit par rapport au déclenchement de leurs garanties, notamment dans les prêts, lorsqu’ils sont déjà accédants, quand ils ont déjà fait une accession à la propriété ou aussi pour accéder au prêt avec un cancer ou après un cancer donc ça c’est beaucoup les questions qui reviennent.
Monsieur Clair Caillon, vous êtes Courtier spécialisé en assurance de risques aggravés de santé, quelle est la situation actuelle pour emprunter avec un cancer ?
Le cancer est quand même un obstacle beaucoup moins élevé qu’il ne l'a été, pour pouvoir accéder à l'emprunt. Les choses se sont considérablement simplifiées, du fait de la convention AERAS, le droit l'oubli raccourci à cinq ans désormais, la loi Lemoine.
Et si vous étiez professionnel de santé, comment vous répondriez à vos patients face à leurs questionnements ?
Certains cancers sont plus assurables que d’autres. Tout dépendra de votre âge, de la localisation du cancer, son importance du temps passé depuis la fin des traitements ? Vous pourrez obtenir certaines garanties on pourra vous en refuser d’autres. Les surprimes seront variables. Tout est possible.
Aujourd’hui, vous pouvez changer n’importe quand d’assureur dès lors que vous présentez équivalent ou meilleur que ce qu’a pu faire la compagnie d’assurance de la banque ou une compagnie autre que celle de la banque.
La chose la plus importante, c’est d’anticiper.
Dominique, et les aidants dans tout ça ?
De plus en plus, on a des questions des aidants eux-mêmes qui veulent sécuriser leur parcours et qui viennent nous demander des informations sur leurs propres droits.
Monsieur Thierry Calvat, quel est votre regard de sociologue sur la singularité et le rôle des proches aidants ?
Les aidants peuvent se faire aider sur de multiples sujets. Il ne faut pas oublier qu’être aidant, c’est être un gestionnaire d’une petite unité de soins, au service de la personne qu’on accompagne et qu’à ce titre, en tant que gestionnaire de l’unité de soins, on est confronté en permanence à des besoins. Il y a un premier besoin qui est un besoin de ressources. Il peut s’agir de ressources financières par exemple, mais aussi de l’expertise. On peut donc se faire aider sur ce point. Le deuxième sujet sur lequel on peut se faire aider, c’est celui de l’organisation, ce qu’on peut appeler techniquement le facteur de charge, c’est-à-dire, à un moment donné, trouver les moyens d’aménager son temps de travail, trouver les moyens de pouvoir se faire finalement remplacer dans le cadre de ses activités. C’est un deuxième sujet sur lequel on peut se faire aider. Il y a un troisième sujet sur lequel on peut se faire aider, qui est un sujet plus intime et plus personnel, qui est le fait de ne pas s’épuiser donc c’est sa propre santé, être attentif à sa propre santé. Et enfin, un quatrième sujet qui monte de plus en plus dans les entreprises, qui est le fait de faire reconnaître et valoriser les compétences que cette situation a pu faire naître et pouvoir ainsi les mettre sur un CV.
Dominique, quelle est l’évolution de la place des aidants dans les démarches administratives et juridiques ?
Initialement, il y a quelques années en arrière, les aidants nous appelaient pour avoir des renseignements pour le patient. Aujourd’hui, il y a une tendance qui s’inverse, les aidants nous appellent très souvent pour connaître leurs propres droits, ce qu’ils peuvent effectivement obtenir comme aide. Et parfois, ce sont les patients maintenant qui nous appellent pour connaître les aides qui vont être possibles pour les aidants. Donc il y a un peu un renversement aujourd’hui. Alors je pense que ça vient beaucoup parce qu’aujourd’hui on parle vraiment des aidants alors qu’il y a 15 ans en arrière, ce n’était pas une question.
Thierry Calvat, face à cette évolution, comment aider les aidants ?
Le recours à des dispositifs d’aide est l’enjeu stratégique numéro un et quasiment névralgique pour tout aidant, puisque le fait de se faire aider, c’est la meilleure garantie pour lui de pouvoir accompagner, dans la durée, la personne qu’il aime et qu’il aide. Toutes les études montrent d’ailleurs, que lorsque les aidants s’épuisent, c’est principalement parce qu’ils n’ont pas trouvé les moyens de se faire aider.
Je leur conseille vivement d’aller sur www.a-vivre-ouvert.fr , puisqu’ils vont y trouver une mine d’informations, une mine de droits, et donc derrière pouvoir en toute simplicité, se mettre au clair sur les aides auxquelles ils ont droit, et pourquoi pas se convaincre du fait qu’ils feraient bien de les utiliser.
Conclusion
Merci pour ces précieuses informations et conseils. On espère qu’ils vous seront utiles dans votre pratique quotidienne pour orienter vos patients et leurs aidants. De nombreuses autres préoccupations majeures sont abordées sur www.avivreouvert.fr . N’hésitez pas à consulter ce site internet ou à orienter vos patients vers cette ressource lorsqu’un besoin ou une difficulté se présente.
Où trouver les aides administratives et juridiques ?
Sanofi, en collaboration avec l’association Juris Santé, informe le grand public des multiples aides administratives et juridiques mobilisables (voire cumulables). Des cas concrets fréquemment remontés auprès de Juris Santé illustrent des situations de personnes concernées par un cancer exerçant dans la fonction publique, dans le secteur privé ou en tant que travailleur non salarié. Sur la base de la législation en cours, Juris Santé répond à la situation en question, oriente les personnes et les guide pas à pas.
Retrouvez, ci-dessous les aides en question. Chaque contenu est partageable par mail ou via les réseaux sociaux auprès de vos patients ou de leurs proches voire de vos confrères.
Comment faire connaître ces aides auprès de mes confrères, des patients ou de leurs proches ?
Une affiche vous est proposée pour faire connaître ces ressources. Elle peut, par exemple, être placée dans les postes de soins ou les salles d’attente.
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